Le pays des hommes intègres vit depuis près d’une décennie, une situation sécuritaire inextricable liée aux attaques terroristes. Mais malgré ces adversités, l’évangile gagne les coeurs, indique le Pasteur OUEDRAOGO Guibrina du Burkina Faso qui séjourne dans la capitale togolaise dans le cadre d’une conférence qui réunit acteurs des organisations de la société civile, leaders des confessions religieuses et chefs traditionnels. De son entretien avec la rédaction du site d’information 《La Vie de l’Eglise》, se dégagent des témoignages de grâces et d’optimisme.

Le pasteur de l’Eglise des Assemblées de Dieu du Burkina Faso a avoué d’entrée que son pays à l’instar d’autres de la sous région ouest-africaine vit des difficultés liées au terrorisme. Mais d’après ses explications, ce terrorisme ne pourrait être imputé à une religion. « Je ne peux pas dire que ce sont des attaques religieuses car aucune religion ne revendique ces attaques. Mais ce sont des individus qui en sont des auteurs. C’est ce qui nous pousse à parler des attaques terroristes du djihadisme qui a toujours existé même si parfois ils se voilent derrière telle ou telle pratique religieuse », a-t-il souligné.
Face à l’ampleur de la situation depuis 2015, l’Eglise du pays a mis en place des stratégies à tous les niveaux pour contrer le mal.
« Au niveau de chaque groupement religieux il y a des journées de jeûne et de prières en faveur du pays. Au niveau de la fédération, il y a aussi des journées qui sont décrétées et toutes les dénominations doivent pouvoir prier pour le pays. », a détaillé le pasteur du temple Emmanuel des Assemblées de Dieu à Ouagadougou 1200 logements ajoutant que ces prières « jouent un rôle important dans le soutien moral » à divers degrés. « Ebenezer, jusque-là l’Eternel nous a toujours secourus », dit-il.
L’homme de Dieu a reconnu tout de même les conséquences des assauts des groupes terroristes sur les communautés chrétienne dans le pays.
« C’est vrai on a quelques églises dans les périphéries qui sont fermées parce qu’il y a des villages qui ont été évacués mais malgré tout ça l’Eglise à se porte bien », a déclaré le pasteur burkinabé.
« Par rapport à la propagation de l’évangile, je vous dirai que c’est dans les moments difficiles que les coeurs sont même plus ouverts à l’évangile. Je pense que malgré cette situation, les gens qui sont des déplacés internes restent réceptifs aux messages d’évangélisation des églises et se donnent à Christ », s’est-il enthousiasmé.
« Dans ces camps ou zones rudimentaires où ils (les déplacés) habitent, on assiste à des créations d’églises où les âmes se donnent à Christ », a-t-il par ailleurs confié.
« Je crois que c’est important de dire qu’au moment où c’est difficile, l’homme se retourne pour chercher Dieu. Et beaucoup de gens donnent leurs vies au Seigneur dans ces conditions », témoigne le pasteur.
La prière de l’église en ces temps, martèle l’homme de Dieu, est que cette guerre connaisse une fin dans le pays pour que chacun retrouve sa paix d’antan et puisse retourner chez lui au village dans l’espoir que l’évangile continue toujours de se propager.
« En temps de paix nous avons de grandes campagnes d’évangélisation mais durant ces années de crise sécuritaire les stratégies développées par presque toutes les dénominations sont des contacts personnels, des contacts de groupes et de micro groupes pour pouvoir propager l’évangile », a indiqué le pasteur OUEDRAOGO, qui a mis aussi un accent particulier sur l’oeuvre salutaire des communautés chrétiennes. « L’Eglise s’organise pour porter assistance humanitaire aux Personnes Déplacées Internes (PDI) en termes de vivres, logements et vestimentaires », a-t-il précisé.

La Vie de l’Eglise

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jacob

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