image illustrant l’euthanasie (laviedesidees.fr)
Une période de six mois de conversation est ouverte en France pour la révision de la loi sur l’euthanasie. Dans un rapport de 60 pages publié le 13 septembre, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) soutient une nouvelle loi mais exprime la nécessité de « renforcer les mesures de santé publique dans le domaine des soins palliatifs ». Connue sous le nom de Claeys-Leonetti, la loi sur l’euthanasie votée en 2016 est jugée inefficace par le président Emmanuel Macron qui s’emploie pour sa révision. Ce dernier qui prévoit le « changement du cadre juridique d’ici la fin 2023 », se serait déclaré « favorable » au modèle belge qui permet de mettre fin à ses jours lorsqu’il y a des « souffrances physiques ou psychologiques constantes et insupportables » et lorsqu’il existe une « situation médicale sans issue ».
Réaction de deux groupes de chrétiens protestants
La Fédération protestante de France (FPF), une organisation faîtière représentant à la fois les principales églises protestantes et certaines églises évangéliques libres a salué un « grand débat national » sur la « question complexe ». Si la FPF note 《l’encouragement du CCNE à déployer les mesures de santé publique nécessaires au développement des soins palliatifs》, elle souligne également les 《réserves exprimées par huit membres du CCNE》, qui 《craignent qu’en l’absence d’une véritable évaluation des effets de la loi Leonetti-Clayes et face à l’insuffisance des moyens actuellement alloués au développement des soins palliatifs, le changement législatif proposé est principalement motivé par des raisons économiques ou idéologiques》.
《Dieu est à l’origine de toute vie (…) La vie est une don (…) La finitude est un élément structurant de la condition humaine (…) et la compassion fraternelle avec les plus vulnérables》, conclut la FPF en ces quatre points.
De son côté, le Comité évangélique protestant pour la dignité humaine (CPDH), a adopté une position ferme. En sa réaction au Comité consultatif national d’éthique, le groupe protestant a déploré que, ces dernières années, « tout ait été fait pour aligner les positions éthiques du CCNE sur les revendications des politiques sur la fin de vie. Changement des membres du CCNE, nomination de membres plus conciliants », entre autres.
« On nous promet une loi nous donnant à tous le droit de mourir dignement . Ce droit existe déjà et les soins palliatifs doivent être mis en place », indique le CPDH. « Le président veut un droit à l’euthanasie. Mais quand on ne peut plus ajouter de jours à la vie, il faut ajouter de la vie aux jours. Soins palliatifs : oui ! Meurtre : non ! Nous ferons savoir au président Macron », a tweeté le groupe.
IsD.