Les deux principaux candidats aux élections du 9 août, William Ruto et Raila Odinga / NTV Kenya Facebook
Le 09 août prochain sera la date des élections générales au Kenya. Le pays a un passé électoral horrible. Ce qui suscite des inquiétudes auprès de certains citoyens plus précisément, l’Alliance évangélique du Kenya (EAK) dont le secrétaire général, Nelson Makanda a fait part de ses préoccupations au site d’information espagnol Protestante Digital en ces termes : 《Ces élections vont être extrêmement compétitives》, a-t-il confié au media ibérique.
D’après les sondages, Raila Ondiga soutenu par l’ancien président Uhuru Kenyetta, part avec un leger avantage de 47% sur son challenger, l’actuel vice-président William Ruto qui serait crédité de 44% des voix.
Très méfiantes, la plupart des confessions chrétiennes ont, depuis des mois, interdit l’utilisation de leurs églises pour les rassemblements électoraux à l’exception des méthodistes.
Au fil des mois, contaste Makanda, « l’environnement politique est devenu volatil et cela a des effets d’entraînement sur l’économie du pays », a-t-il laissé entendre.
L’Alliance Évangélique du Kenya (EAK) qui rassemble environ 748 confessions et plus 50 000 églises a pour sa part fait de la préservation de la « paix », son cheval de bataille. Son secrétaire général, Nelson Makanda assure que son organisation « continue de renforcer la compétence civique des citoyens pour lutter contre les maux liés à la mauvaise gouvernance, à la cohésion nationale au milieu d’ethnies négatives, à la sécurité, à la prestation de services et aux préoccupations de l’Eglise sur les questions morales et éthiques affectant le pays », indique-t-il.
La course électorale est dominée par deux grandes coalitions à savoir Azimio La Umoja pilotée par Raila Odinga et Kenya Kwanza dirigée par William Ruto.
《Les dirigeants de ces deux coalitions sont tous les deux forts et commandent presque la même force, de sorte que les élections sont susceptibles de déclencher des violences en cas de fraude présumée. Les attentes des adeptes sont un vaste domaine qui doit être géré, d’où la raison pour laquelle l’EAK et ses membres sont proactifs pour tendre la main aux communautés pour des dialogues inter et intra tribaux》, ajoute Makanda qui souligne par ailleurs que 《les dirigeants de l’EAK ont assumé la responsabilité de diriger des élections pacifiques et ciblent les dirigeants individuels pour un engagement productif》.
A l’approche de ces élections, l’Alliance Évangélique a développé un programme d’actions pour améliorer la préparation des églises et des dirigeants dans leur engagement pour la citoyenneté et la paix avant les élections.
Après une Conférence de deux jours tenue par les chefs d’églises pour identifier les points chauds du pays qui sujets à la violence électorale, on est parvenu à la création de Conseils évangéliques de médiation qui permettra « aux structures en place de prendre en charge l’engagement de l’Eglise auprès des aspirants politiques tout en sensibilisant leurs membres à leur rôle dans la promotion de la coexistence pacifique » dans les 47 comtés administratifs que compte le Kenya.
Outre ces initiatives, l’Alliance a oeuvré pour la nomination <<d’observateurs électoraux>> et la création d’une << caravane de la paix>> avec une équipe pour visiter différentes parties du pays.
Pour l’EAK, trois couches sociales sont indispensables pour une meilleure préservation du climat paisible dans le pays.
Il s’agit dans un premier temps des femmes et filles qui selon l’EAK, sont généralement affectées par la violence post-électorale et l’église engage l’administration locale pour renforcer la sécurité des femmes avec des dialogues inter et intracommunautaires.
Secundo, l’EAK relève la vulnérabilité de la couche juvénile qui peut être recrutée par les acteurs politiques pour les utiliser à leur fin.
Et dernier lieu, l’Alliance juge déterminante la mission des médias dont « l’engagement a été une stratégie viable pour atteindre la population avec des messages et des dialogues qui soulignent l’importance de décisions objectives et éclairées ».
Pour l’atteinte de ses ambitions, l’EAK a également formé des pasteurs qui serviront en tant qu’observateurs pour les élections en cours. Ainsi, 40 000 pasteurs vont être formés pour travailler en collaboration avec les structures des comités locaux sur les mécanismes préventifs, tout en surveillant et en observant le déroulement des élections.
La formation met l’accent sur l’impartialité et la neutralité des observateurs de l’EAK.
Dans ce pays, l’Eglise se veut un « acteur clé dans la promotion du développement holistique, qui n’est possible que lorsque toutes les sphères sociopolitiques, économiques et environnementales en bonne santé », a indiqué Makanda.
« Il est de la responsabilité de l’église de travailler avec tous les membres de la communauté, des dirigeants à la base, d’une manière qui reconnaisse que chacun à un rôle à jouer », conclut-il.
La Vie de l’Eglise