Professeur Dodzi Komla Kokoroko, président de l’Université de Lomé

A en croire les membres du Syndicat de l’Enseignement Supérieur du Togo (SEST), une véritable compagne de désinformation est orchestrée par le président, Prof Dodzi Komla Kokoroko pour monter l’opinion nationale contre les enseignants chercheurs de l’Université de Lomé qui seraient cupides et avides d’argent. <<Tout se passe comme si nous avons un salaire faramineux et que nous continuons par poser encore des nouvelles revendications>>, a indiqué un frondeur.

Or tel n’est pas le cas.
<<Ce n’est pas nous qui définissons les salaires. C’est l’Etat qui les définit pour toutes les corporations. Si l’Etat a jugé nécessaire de nous payer ce salaire, nous ne pouvons pas estimer que nous sommes trop bien payés. Estimer que nous sommes trop bien payés c’est ne pas comprendre le rôle que joue le secteur de l’éducation dans la construction du tissu socio-professionnel, l’émergence économique et la stabilité politique de notre pays. A ce titre aucun sacrifice ne sera trop grand quand il s’agit de donner le meilleur au secteur de l’éducation pour garantir un meilleur avenir à la patrie. Ce serait d’ailleurs une erreur que de parler de salaire pour des gens qui œuvrent pour une mission d’utilité publique.>>, a expliqué Dr Ayi Dzifa Hounsi, Enseignant chercheur à la faculté des sciences et Secrétaire Général du SEST.

Les enseignants chercheurs réunis sous les arbres lors de l’assemblée générale

Réunis le vendredi 18 décembre 2020, en assemblée générale sous les arbres, parce que n’ayant pas eu accès à aucune salle, pour cause d’interdiction de rassemblement en vigueur dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus sur le campus universitaire de Lomé, les membres du SEST ont toutefois exprimé leur mécontentement vis-à-vis des << humiliations>> que leur inflige le président Kokoroko.

<<Ce qui est dur c’est qu’il ne va même pas chercher à vous écouter. Lorsque vous allez chez lui, il vous grogne en parlant seul tout au long de l’entretien et après il vous quitté. Et quand il s’en va, c’est pour aller se glorifier auprès des autres qu’il vous a proprement lavés>>, déplore un syndiqué.

A l’origine de ce bras de fer entre entre ce syndicat et la présidence de l’Université de Lomé, des problèmes d’arriérés de salaires et le non respect des engagements pris par l’État et les autorités universitaires : <<Depuis 2012 jusqu’aujourd’hui, aucun enseignant du Supérieur n’a réclamé une augmentation de salariale. Je le réitère et le martèle. Et je le dirai partout où besoin sera que nous n’avons demandé aucune augmentation de salaire. Cependant les velléités revendicatives observées par les enseignants-chercheurs depuis 2011 ont juste pour objectif de nous faire rentrer dans les droits qui nous ont été accordés depuis l’accord avec le gouvernement. En effet, le 03 novembre 2011, on a signé un accord avec l’Etat togolais qui a créé le corps des Enseignants du Supérieur. Depuis ce moment, on a une grille qui définit un salaire pour les Enseignants du Supérieur. Il y a un gap important entre l’ancien salaire et le nouveau salaire défini par la grille. L’Etat avait dit qu’il n’a pas les moyens pour nous payer la totalité de cette différence dès 2012 et a opté pour un paiement échelonné palier par palier afin de parvenir à un paiement de salaire à taux plein avec le temps. Ce que nous avions accepté en enseignants responsables. Dans ce schéma, c’est erroné de venir dire aujourd’hui que les enseignants du supérieur réclament une augmentation de salaire. Nous n’avons jamais demandé une augmentation de salaire depuis 2012 jusqu’à maintenant. Ce que nous demandons aujourd’hui est que l’accord de 2019 qui a complété celui du 3 novembre 2011 soit intégralement mis en œuvre. En effet en 2019 l’Etat devait au titre de l’accord du 3 Novembre 2011 une régularisation de 15% sur les salaires de base et 25% sur les primes et indemnités. Le montant pour solder ce reliquat sur les douze (12) mois de l’année 2019 s’élevait à un milliard cent onze millions environ. L’Etat s’est engagé aux termes d’un processus de négociation en août 2019 à liquider ce montant en deux tranches. Une avant la fin de 2019 et la deuxième courant 2020. Ce qui a été fait et nous tenons à dire une fois encore nos remerciements à l’Etat pour son engagement à donner le meilleur au secteur de l’éducation. Aujourd’hui ce que nous réclamons est que les deux tranches versées par l’Etat soient entièrement redistribuées par les responsables des Universités publiques du Togo aux Enseignants. C’est la pomme de discorde entre l’administration Universitaire et nous. Il s’agit d’une demande de paiement des arriérées que le Président KOKOROKO reconnait bien devoir aux enseignants à travers les différents courriers qu’il a adressés aux syndicats et aussi aux autorités gouvernementales. Venir aujourd’hui à nier l’existence de ces arriérées est simplement incompréhensible et inadmissible pour nous>>, a clarifié le Secrétaire Général, Dr Hounsi Dzifa Ayi.

Dr Hounsi Dzifa Ayi, SG du SEST

Dans leur colère manifeste, certains sont allés plus loin en réclamant la tête du natif de Kloto.

<<Même s’il le faut, nous allons lancer une pétition pour obtenir son limogeage. Il est membre du gouvernement et il ne doit plus être à la tête de l’Université. Ce cumul l’empêchera de bien jouer ses rôles. En dehors de lui, il y a d’autres compétences sur le campus pour le remplacer>>, a laissé entendre un autre Enseignant chercheur.

Afin de permettre à l’opinion nationale de mieux cerner les problèmes qui se posent actuellement et d’annoncer éventuellement le mot d’ordre de grève pour la rentrée académique le 11 janvier 2021, le SEST compte animer dans les jours à venir, une conférence de presse.

Israël de Dieu

About Author

jacob

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *