La situation n’est plus si rose pour les commerçantes de pagnes d’Assigamé. Au jour le jour leur inquiétude augmente. Elles n-ont plus de marché comme cela se doit. Comment se passent les activités des Nana Benz de nos à Assiganmé. L’une d’entre elles qui est responsable de boutique nous en a parlé.

Autrefois une activité prestigieuse et très florissante avec nos mamans commerçantes qui ont donné une célébrité au Togo avec le phénomène Nana Benz, le commerce de tissus Hollandais a connu un peu de recul ces dernières décennies. Cette situation s’explique par le changement de mode vestimentaire notamment le port des pantalons pour les femmes et l’usage des habits de friperies communément appelés Abloni. Ce n’est pas tout. Il est à noter aussi la mise sur le marché des pagnes d’origine chinoise de qualité inférieure à moindre coût qui ont fini de plus en plus par s’imposer. Ceci probablement à cause des coûts un peu plus élevés des Tchigan (Tissus Hollandais).

Mais encore avec cette crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus, la situation s’est beaucoup plus dégradée. Les revendeurs et revendeuses de pagnes se plaignent davantage de leur situation de mévente.

«Nous ne voyons plus personne au marché avec cette situation du coronavirus. Les frontières sont fermées. Or, ce sont les étrangers qui viennent payer plus. Aujourd’hui c’est la santé et l’alimentation qui constituent la priorité des populations. Donc nous qui sommes dans le domaine de la vente de pagnes, nous n’arrivons plus à vendre. Maintenant, nous venons juste rester dans le marché. Seuls ceux qui vendent des produits alimentaires arrivent à gagner un peu leur part.», a déclaré Mme Lawson AZIABLE Nadou, responsable de la Boutique Manatex, spécialisée dans la vente des tissus Hollandais au Grand Marché d’Adawlato, Assiganmé.

La plupart de celles qui détiennent les grandes boutiques de vente de pagnes à Assiganmé, à l’instar de Mme Lawson AZIABLE Nadou, sont héritières et connaissent bien les chiffres d’affaires de leurs grand-mères et mères, femmes d’affaires, souvent analphabètes mais extrêmement douées dans le commerce.

Celles-ci ont construit dans les années 1970 et 1980 un empire textile qui s’étendait sur toute l’Afrique de l’Ouest.

Mais de nos jours le contexte a changé : «L’histoire du commerce de pagnes n’est plus comme avant. Ce sont nos grand-mères qui avaient bien exercé cette activité. Aujourd’hui avec les pagnes d’origine chinoise et indienne déversés sur le marché, les choses ne vont plus bien comme aux temps de nos mamans. En plus de cela, les étrangers aussi n’arrivent plus à venir dans le marché comme ce fut le cas par le passé. Alors que les ‘’Tchigan’’ sont des pagnes de grande haute qualité et souvent chers », a-t-elle précisé.

De nos jours, la concurrence est rude entre les ‘’Tchivi’’ (pagnes de moindre valeur accessibles à tous) et les ‘’Tchigan’’, tissus imprimés à la cire néerlandaise, réputés pour leurs couleurs vives et leur qualité exceptionnelle. Compte tenu donc du faible pouvoir d’achat du togolais, ce commerce n’est plus si florissant. Et les Nana Benz semblent avoir perdu leur règne d’antan.

Israël de DIEU

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